Faire son cinéma en amour...
De tous temps, j'ai absolument exécré toutes les formes de cinoche en amour. Les balades au clair de lune main dans la main, les cartes avec les coeurs, les dîners aux chandelles, les "je t'aime" lacrymaux : NON !...Bref, pas de cinoche, la Vérité, rien que la vérité, votre Honneur ! pareil pour les comédies romantiques. Il fut une époque où je zappais carrément la scène de fin, avec le Je t'aiiiiiiiiiiime à la Lara Fabian surgissant après un malentendu totalement irréaliste.
Mais paradoxalement, j'adore le romantisme un peu coquin et si désuet du ressuscité dans Hibernatus. Je fonds littéralement pour la passion aveugle du jeune Républicain Linday pour la royaliste Geneviève dans le Chevalier de Maison-Rouge . Ah les dialogues ! ah la théâtralité de leur jeu ! ah la mise en scène ! Bon, je ne parle pas de l'érotisme torride de Malkovic dans Les liaisons dangereuses. A chaque fois, j'ai l'impression que la qualité des dialogues ou la complexité des situations réhaussent la valeur des relations mises en scène, les embellit, porte une vérité.
A présent, je me demande ce dont je rêve vraiment. D'un côté, j'ai mon Saint pantouflard qui m'offre une vie paisible, rationnelle, avec ma carte à la Saint Valentin sans doute et des questions très carrées du gerne 'on prend des plaques vitro-céramiques : coûts, apports, performance" ou "comment pourrions-nous réformer le système des retraites pour en assurer la pérennité ?" , bref la paix après la douleur et le tumulte. De l'autre, l'appel des sens, l'envie de vivre une relation riche en rebondissements, en questionnements permanents, avec la possibilité de flirter comme dans les romans du XIX tout en posant les vraies questions ...Bref de me faire mon cinéma à moi, et pas celui des autres.(et accessoirement un merveilleux film érotique, et pas que le dimanche matin !) Oiu, finalement, je voudrais que chez moi ce soit au théâtre ce soir...de temps à autre.